jeudi 29 novembre 2007

Elle


Elle ne comprenait ce qu'il lui arrivait... Ce qu'elle saisissait c'est que le changement allait devoir s'opérer rapidement... Ce mot « opérer » ne lui plaîsait d'ailleurs pas, il dit le mal que cela cause et engendrera encore , comme une maladie qui ronge et dont l'excision ne se fera pas sans mal. C'était ça ou le plongeon. Celui dont on ne peut ressortir la tête haute, celui dont on ne peut parfois pas ressortir du tout ... La musique à fond, qui lui embrouille le cerveau, lui fait grésiller les tympans, elle donne raison à ce sentiment qui s'insinue et crie « écrit! », comme si de ses doigts allait jaillir sa tristesse et qu'elle allait se déposer au même instant que ses lettres sur l'écran ... Lui, supporterait ce trop plein qui la rongeait .
Elle avait toujours été de celles qui ressentent les choses à fond, jusqu'au trop , elle l'avait toujours su et on le lui avait toujours dit, elle répondait « Et alors? », un haussement d'épaules et c'était tout. Ressentir les choses comme cela lui allait, elle ne voulait pas devenir un de ces personnages à la carapace métallique que rien ne traverse plus que les mots pratique-mercantile-carrière-production-temps-rigueur, que ces mots si jolis d' instant-vie-idéal-émerveillement-possible-sentiment ne frôlent plus, n'osant approcher de peur d'un rabrouement trop abrupte, frayeur inutile : les a-t-il déjà aperçu ?
Le monde, elle le ressentait comme un réservoir de choses magnifiques : de rires, de beauté, de bonheur à partager, de personnes bonnes, de découvertes et d'inconnu enivrant ... mais parfois aussi , elle éprouvait si fort, ce mal-être de la planète, comme si les maux de tous ces gens, de tous ces lieux, comme si tous ces sentiments maltraités, ces rêves détruits, comme si tous ces désespoirs et ces tristesses l'emplissaient d'un coup, tous décidés à trouver refuge dans son coeur trop petit pour les laisser chacun creuser leur trou, installer leur nid ... Elle se réjouissait d'ouvrir son âme à tout ce que la vie a de beau et de laid sans distinction, à tout ce que la vie offre . Pourtant, aujourd'hui, le trop-plein fendillait son coeur, craquelait son courage, perçait sa joie de vivre ... Aujourd'hui, elle a mal, trop mal et elle ne veut plus... Aujourd'hui, ... ... !!!! Aujourd'hui, ELLE veut faire sortir cette souffrance, aujourd'hui, ELLE n'en peut plus ! Aujourd'hui, ça LA bouffe, LA ronge, L'étouffe, peut importe quel terme est utilisé, peut-importe qu'on le dise bien ,aujourd'hui il faut que ...

STOP !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hé Marie je ne connaissais pas ce blog je me rends compte que je ne vous connais pas, plus, si peu, même si... Je regrette de ne pas m'être motivée à bouger hier soir. En fait,...
J'aime bien ce que tu écris.
bisous
Camille